Après avoir passé 15 ans à essayer d’apprendre sa langue paternelle, l’arabe, Camille se rend à l’évidence, le blocage est psychologique. Une professionnelle lui conseille de méditer sur sa double culture.
Elle décide donc de partir à la rencontre de Français de tout âge, originaires d’Europe, mais aussi d’Afrique, d’Amérique et d’Asie.
Elle fait la connaissance de Sarah, voilée et féministe ; de Mong, qui a fui les Khmers rouges à l’âge de sept ans ; de Frédéric qui a grandi dans les Corons, au milieu des mineurs polonais ; de Safia qui se bat pour ne pas avoir à choisir entre ses identités ; d’Ezat, réfugié afghan ; de Marie-Ange, animée par l’ambition de devenir une grande couturière ; de Gary, venu des États-Unis pour danser dans les music-halls en compagnie de Line Renaud ; de Rhani, porté depuis le Maroc par le rêve d'exercer la médecine ; de Fawaz, ancien directeur du conservatoire d’Alep...
Toutes ces personnes racontent leur parcours intime entremêlé à l’histoire de la France d’aujourd’hui.
C’est à Marrakech que s’ancrent les plus vieux souvenirs de l’autrice. Pourtant, elle ne parle pas un mot de marocain. À l’âge de six ans, elle déménage à Cherbourg, en Normandie, et la difficulté de la langue arabe s’accentue. Les livres d’apprentissage, les cassettes, les CD s’empilent dans la bibliothèque de sa chambre, mais ça ne rentre pas. Sa mère lui suggère d’appréhender le problème à l’envers. Et si ce n’était pas la langue qui se refusait à elle, mais elle, qui se refusait à la langue ? L’identité... Le souci serait là ?
Camille est issue de l’immigration, mais elle est « une intégrée ». La France prend toute la place et ne laisse pas d’espace à la Marocaine qu’elle souhaiterait être. Elle recherche l’étrangère en elle en se confrontant à « l’étrangeté » des autres. Celle que l’on voit, celle qui ne peut pas se cacher, celle qui, parfois, est stigmatisée. Elle veut écouter ces personnes que l’on n’entend parler que par la voix des
journalistes ou des politiciens.
Découvrant des mondes qu’elle ne soupçonnait pas, elle se fait accompagner par sept illustratrices avec l’idée de transmettre les histoires de double culture qu’on lui a confiées. Des histoires de rencontres, de choc des cultures, d’assimilation et de partage.
Regards d’ici et d’ailleurs se situe au croisement de nombreux chemins. Ceux des portraitisé.e.s, d’abord, qui se sont livrés au micro de Camille Elaraki. Elle-même à transmis les récits à sept illustratrices qui les ont colorés avec un talent toujours emprunt de leur personnalité singulière : Justine Hemery pour l’histoire de Safia, Constance André pour Marie-Ange, Gabrielle Siraudin pour Sarah, Chloé Bourdic pour Mong, Enora Tuauden-Bource pour Fawaz, Tiphaine Burguburu pour Rhani et Motus pour Gary, Ezat et Frédéric.
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